À l’heure de l’Internet quand un journaliste – ou un citoyen qui exerce à sa manière la fonction de journaliste –veut transmettre une information au monde extérieur celui-ci dispose d’une technologie encore inimaginable il y a quelques années. Cette possibilité de communiquer bénéficie, en même temps, de la protection juridique de toute une série de conventions et jurisprudences internationales qui, sont intégrées dans les cadres constitutionnels de nombreux pays et qui consacrent la liberté d’expression, qui comprend aussi la liberté de presse. La liberté de presse et la liberté d’expression sont en effet des libertés fondamentales et elles sont des droits consubstantiels à la personne et constituent un pilier de la démocratie et de l’État de droit1 . La liberté de presse, exercée conformément aux limites établies par le droit et la jurisprudence internationale, est aussi un indicateur de pluralisme et de participation citoyenne aux affaires d’intérêt public, et un vecteur clef de progrès et de justice sociale, et de développement de tout pays dans ses multiples dimensions. L’analyse de la situation de ces libertés est donc primordiale en tant qu’elles reflètent l’état de santé de la situation politique tout en apportant aussi des indicateurs clefs sur la situation sociale, économique et culturelle. Pour qu’un environnement soit favorable à son exercice il faut qu’il y ait une sécurité appropriée à différents niveaux, ainsi qu’un cadre de liberté, de pluralisme et d’indépendance des médias. En pratique néanmoins, les conditions idéales d’un environnement favorable à la liberté d’expression et de presse sont loin d’être réunies. À partir du moment où ces dernières entrent en conflit avec les intérêts particuliers d’un État à caractère autoritaire et répressif, toute la reconnaissance juridique consacrée dans les Constitutions et les Conventions Internationales ratifiées par les États concernés s’effondre. Le cas du Maroc est en ce sens, un exemple paradigmatique. La chronique de la presse indépendante durant les deux dernières décennies présente plus de zones d’ombres que de lumières, et celle ci comprend aussi l’expansion récente des médias en ligne et des réseaux sociaux au cours des dernières années. À mesure que se sont multipliés les espaces d’information et d’opinion sur Internet, l’État et l’appareil du pouvoir ont aussi renforcé les mesures et les moyens destinés à entraver, contrôler et réprimer cette liberté. Tous ces aspects convergent aussi vers le renforcement de l’autocensure des journalistes, par rapport aux lignes rouges, portant traditionnellement sur la monarchie, la religion et l’intégrité territoriale par rapport à la question du Sahara Occidental.
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